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MES 5 LIVRES FAV / AUTOMNE 2018

#ANTHEAVSBOOKS

  • Boris Vian - Les morts ont tous la même peau

Encore Boris Vian ? Toujours Boris Vian.

Il reste quelques uns de ses livres que je n’ai pas lus, malgré une liste qui se réduit de plus en plus. Dans le roman Les Morts ont tous la même peau, Boris Vian nous dépeint la vie de son protagoniste, videur d’un bar/boîte de nuit. Dan, à priori, aime son travail et encore plus sa femme, Sheila, et leur enfant. Cependant quelque chose tracasse cet homme…

Dan est noir d’origine, mais non de peau. Un évènement va bouleverser le monde qu’il s’est créé. Son frère, noir de peau, va réapparaitre pour lui demander de l’argent. Dan a peur que son secret soit découvert et décide de tout faire pour tasser l’histoire, en vain…

Boris Vian ici dénonce un racisme trop présent, une pression sociale démesurée, qui cadre encore avec l’actualité. C’est un livre qui a fait scandale lors de sa sortie de par ses scènes de violence et celles de sexe, mais Vernon Sullivan (premier pseudo de l’auteur) y était quelque peu habitué.

  • André Gide - Les faux-monnayeurs

“Tiens c’est mon livre préféré, il faut absolument que tu le lises… parce que c’est mon livre préféré”. Les faux monnayeurs est un cadeau de ma meilleure amie (merci Aline @swagorisse).

C’est un livre que j’ai beaucoup aimé.

Un jeune homme, Bernard, découvre que son père ne l’est en réalité pas. Il va donc décidé de quitter le nid familial et de ne pas passer ses examens de fin d’année.

Bernard est ami avec un certain Olivier, mais va devenir plus ami encore avec l’oncle de celui-ci, Edouard, juste après lui avoir dérobé sa valise contenant son précieux journal à la gare.

C’est donc à travers le journal d’Edouard que l’on en apprend plus sur tous les personnages du roman.

Les thèmes du roman sont multiples et il serait difficile d’en dégager une seule intrigue. Disons que ce sont des jeunes hommes qui tentent de s’émanciper, se défaire de leur famille respective. Beaucoup de thèmes sont présents et de nombreuses questions que l’on se pose sur la vie à cet âge sont subtilement abordées. Ce roman nous parle de jeunesse, d’adolescence, d’homosexualité, des relations familiales, de devoir. Les faux monnayeurs est une transition de l’adolescent à l’adulte. Ce livre permet une réflexion, une remise en question à la fois des personnages mais aussi du lecteur.

  • Adeline Dieudonné - La vraie vie

Merci Mat de m’avoir permis de découvrir cette auteure!

La vraie vie met une vraie claque. Ce roman est un vrai page-turner.

C’est un livre résolument actuel, qui pourtant met en avant des problèmes surannés. Des choses que l’on garde sous silence.

Une soeur et un petit frère Gilles, ont ce lien indéfectible qui unit tout frère et soeur. Leur père, un chasseur qui collectionne les trophées est surtout un homme violent avec sa femme. La mère, une femme devenue transparente, sans cesse dirigée par la peur, oubliant presque ses enfants.

Un jour, un accident survient mais pas celui auquel on pourrait penser, non. Un accident qui va réduire voir anéantir le lien entre l’héroïne et son petit frère. C’est l’histoire d’un combat d’une fillette pour retrouver son petit frère. Gilles se laisse peu à peu enrôler par les démons de son père.

Adeline Dieudonné met également en avant d’autres moments de la vie, certains problèmes adolescents y sont astucieusement dévoilés.

L’auteure manie l’humour et l’ironie sans difficulté et les distille à travers ce roman instantané.

  • Boris Vian - Trouble dans les Andains

Troubles dans les Andains est le premier roman de Boris Vian.

C’est un roman ou l’auteur se laisse guider par le pouvoir des mots. Il nous balance une histoire des plus rocambolesque avec des rebondissements souvent inattendus voir surréalistes.

Vian nous comble de ce qu’il sait mieux faire : jouer avec les mots, les déformer et reformer selon son gré. Il créé un univers tout à fait improbable suivant ses inventions verbales, coûte que coûte.

Ce roman burlesque ne peut décevoir les passionnés de Boris Vian. Il n’a de cesse de faire rire le lecteur et de l’emmener dans son monde si particulier sans jamais le lasser.

Ce livre, si l’on peut le comparer à la musique, serait une sorte d’impro de jazz effrénée.

  • Eugene Ionesco - Les Chaises suivi de L’Impromptu de l’Alma

Dans la pièce de théâtre Les Chaises, sont mis en scène deux “vieux”.

Ces deux vieux sont manifestement seuls sur scène. Ils tentent de se remémorer des souvenirs, de choses qu’ils ont vécues ou qu’ils croient avoir vécu.

Ils vont dialoguer avec des personnages imaginaires, qui nous semblent pourtant étrangement réels. C’est une situation absurde qui se dessine petit à petit sous nos yeux de lecteur, ou de spectateur si on à la chance d’avoir vu la pièce. Les deux vieux vont entasser des chaises et des chaises sur scène afin de pourvoir faire asseoir tous leurs invités imaginaires. Ils vont se retrouver noyer sous un flot de chaises incessant, si bien qu’ils vont eux même s’y perdre.

Cette pièce met en scène la solitude des deux personnages.

Cependant l’ennui qui les isole va devenir mortel. Les chaises comblent un vide évident.

La question du réel est également mise en lumière. Qu’est-ce que le réel, ce que l’on voit sur scène ? Ou le réel se trouve t’il dans les paroles des deux vieux ? Le réel vit dans leurs mots, et nous, lecteurs, nous imaginons parfaitement la scène avec tous les personnages, presque sans aucun doute.

Dans la pièce, L’impromptu de l’Alma, Ionesco se met en scène.

Il est confronté aux critiques de trois “docteurs” : Bartholomeus I, II et III. Ionesco est entrain d’écrire une pièce, celle que nous lisons, et les trois Bartholomeus lui font part de leurs critiques.

L’auteur joue énormément avec les mots.

Ionesco ne veut pas seulement crée de la bouffonnerie. Il se dresse contre les règles du théâtre des conservateurs qui critiquent sans cesse ses oeuvres. Ce sont des auteurs comme Brecht, Bernard Dort ou Roland Barthes que Ionesco caricature ici.

Anthéa xxx